lundi 24 septembre 2012

Culture pub

Le pub est à l'Irlande ce que le bistrot est à la France : incontournable. En tout cas, dans l'esprit des touristes.


Avec le Tigre Celtique, les pubs ont vu les cafés chics et les endroits dernier cri grignoter peu à peu du terrain.

Les jeunes générations préfèrent désormais acheter leurs bouteilles de vodka au Delicatessen du coin pour les boire avec les amis, chez eux ou dans la rue, avant de filer au night-club pour la nuit.


Pourtant, les Public Houses (Pubs) tiennent bon. Surtout dans les campagnes où ils sont encore les seuls endroits de rencontre autour d'une pinte de Guinness, devant le feu de tourbe ou le musicien local.


Dans beaucoup de petites villes, le pub fait toujours partie du tissu social - avec la supérette, la Garda Station (police) et l'église.


Mais avec la crise, beaucoup ont dû fermer leurs portes - ou s'adapter. Certains offrent des soirées spéciales Anniversaires ou Mariages, d'autres s'ouvrent à la restauration. Dans un pub traditionnel, on ne mange pas : on boit - et on parle.


On est loin de l'époque où dans certains village, on pouvait presque compter un pub pour chaque habitant. La Fédération irlandaise des Publicans affirment que plus de 5.000 emplois ont été perdus sur 2 ans en Irlande.











lundi 10 septembre 2012

Hurling et celtitude

Qui connaît le hurling ? Tous les Celtes version irlandaise vous diront que c'est le plus noble de tous les sports. Et pas seulement des sports gaéliques. C'est  aussi l'un des plus dangereux.


Venu en Irlande avec les premières tribus celtes au VIIe siècle, dit-on, le hurling peut se comparer à l'ancien jeu de soule, mais avec crosse. Cette crosse (le hurley), faite de bois cerclé de fer, tournoie au -dessus des têtes avant de claquer d'un coup sec sur la petite balle (la sliotar) qui lui arrive dessus à la vitesse de 110 km/h.



Les Irlandais aiment à raconter que ce sport est le plus rapide des sports d'équipe au monde. Très largement répandu en Amérique du Nord et en Australie, le hurling partage certaines règles avec le football gaélique.

En Irlande, le hurling est réglementé par le GAA (Gaelic Athletic Association), qui a eu bien du mal à imposer le port du casque et de genouillères (pour les enfants). Précisons que la balle doit être frappée avec la crosse à hauteur du visage. On marque un point lorsque la balle passe au travers de deux poteaux servant de buts.


Ce week-end, c'était la grande finale : la All-Ireland Senior Hurling Final. Tous les Celtes étaient devant leur poste de télévision - quand ils n'étaient pas au stade Croke Park. Les drapeaux du club de Kilkenny flottaient sur les façades des maisons et sur les toits des voitures - le disputant aux bannières du club de Galway.

L'ambiance dans le pays était digne de celle des Jeux Olympiques. Le stade était bondé.

Après le match, les pères ont ressorti leur hurley pour montrer aux fils comment lancer proprement sa sliotar. Avant de la ranger à nouveau, en attendant la prochaine finale.





lundi 3 septembre 2012

Titanic Museum, Belfast


Belfast. Une histoire compliquée qui n'en finit pas de se rappeler à notre bon souvenir. Mais aussi, un musée gigantesque, inauguré le 31 mars 2012. Construit sur trois ans, le Titanic Museum s'élance sur les anciens chantiers navals de Belfast, d'où le Titanic est sorti.

Construit en forme d'étoile, il possède quatre immenses proues, toutes à l'échelle de celle du navire. Conçu sur 6 étages, il offre un fabuleux parcours, qui va de la construction du navire à son lancement, en passant par l'histoire industrielle de Belfast et, bien sûr, par le naufrage du 12 mars 1912.






Dans les salles du musée, les visiteurs peuvent s'essayer à lancer des messages en morse, avec bip-bip "distress call" en fond sonore. Ils plongent également, à bord de mini-télécabines dans les entrailles de la forge du chantier naval, avec ouvriers à la tâche et bruits metalliques à l'ambiance infernale.





Les passagers sont avec nous. Nous sommes parmi les passagers. Ils nous regardent, droit dans les yeux. Les visiteurs se taisent - les enfants s'arrêtent de courir, pour regarder le petit garçon jouer sur le pont, juste avant le départ. On assiste à l'embarquement du dernier canot, parti des quais  de Southampton pour rejoindre le géant au large. On regarde, fascinés, la dernière photo du Titanic, en partance pour New York.



Dernier canot à embarquer à bord du Titanic

Le bateau coule en moins de 3 heures, à 2h 20 du matin, après avoir heurté l'iceberg. Sur 2.224 passagers, 1.514 périront. Dans la salle des rescapés, la température chute brutalement. Nous sommes dans les glaces avec eux, piégés par les eaux gelées.

Nous voyons les images, venues du fond des océans grâce au robot sous-marin lancé vers l'épave en 1985 : des chaussures de femmes et d'enfants, des assiettes brisées, des pots de chambre, et même la baignoire du capitaine Smith - intacte.


Le portique du chantier naval Harland and Wolff, à côté d'une ancienne usine à lin du XIXe siècle. C'est sur ce chantier que le Titanic a été construit - et lancé à l'eau.


En repartant du Titanic Museum, l'histoire de Belfast nous a rattrapés. Des hélicoptères de l'armée britannique en position fixe au-dessus de nos têtes, des cailloux sur la route, des rassemblements menaçants, des drapeaux de la république d'Irlande flottant sur un quartier loyaliste - et notre voiture irlandaise.
 Hier, 47 policiers britanniques ont été blessés dans le nord de Belfast, lors d'émeutes liées à des parades républicaines. Bienvenue en Irlande du Nord.